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La reprise après un arrêt, qu’il soit lié à une maladie ou à un congé prolongé, confronte souvent à une perte de repères, à une charge émotionnelle et à des attentes implicites difficiles à gérer.
Au retour d’un arrêt, nombreux sont ceux qui ont l’impression de ne plus vraiment avoir leur place. L’équipe a avancé sans eux, les missions ont changé… Ce décalage crée un sentiment d’inutilité ou d’invisibilité.
« J’avais l’impression d’être un meuble en trop dans une pièce déjà remplie. »
Une fois revenu, on attend souvent du salarié qu’il soit « opérationnel » rapidement, sans laisser de place à la vulnérabilité ou à la réadaptation. Cette pression implicite empêche une reprise sereine et génère une fatigue émotionnelle importante.
« On m’a dit : “Contente que tu sois de retour ! Tu reprends les dossiers X et Y ?”... le jour même. »
Un arrêt de plusieurs semaines ou mois peut fragiliser l’estime de soi. Beaucoup doutent de leur valeur, de leurs compétences, ou craignent de ne plus être “à niveau”. Ce flou mine la motivation et bloque la mise en action.
« J’avais peur qu’on découvre que je n’étais plus capable, alors j’ai tout pris sur moi… et je me suis de nouveau épuisée. »
Revenir après un congé parental, c’est souvent affronter un double sentiment : celui de ne plus être tout à fait la même personne… et d’être attendue comme si rien n’avait changé. Ce flou entre nouvelle identité parentale et attentes professionnelles crée une tension silencieuse.
« Je n’étais plus exactement la même, mais on me demandait d’être exactement comme avant. »
Le retour sans accompagnement adapté, sans prise en compte du vécu, multiplie les risques de rechute. L’organisme est encore fragile, et une reprise brutale peut aggraver les tensions internes, menant parfois à un second arrêt dans l’année.
« J’étais revenue trop tôt. J’ai tenu trois semaines. Et j’ai replongé. »
Revenir d’un arrêt n’est jamais un simple retour à l’identique. Avant de reprendre à pleine vitesse, autorisez-vous un temps d’observation. Qu’est-ce qui a bougé en vous ? Dans votre rapport au travail ? Dans l’organisation ? Mieux comprendre ces évolutions, c’est déjà commencer à sécuriser votre reprise.
Après une période d’absence, il est normal de douter ou de se sentir en décalage. Plutôt que de chercher à "rattraper le temps perdu", valorisez ce que vous savez faire, ce que vous avez appris (même hors du travail), et donnez-vous le droit de retrouver votre rythme.
Un retour professionnel réussi, c’est aussi une reprise alignée avec vos priorités actuelles. Prenez le temps de questionner ce que vous attendez du travail aujourd’hui, ce que vous acceptez encore… et ce que vous ne voulez plus. Cette clarté vous évitera bien des tensions inutiles
Vous n’avez pas à tout régler d’un coup. La reprise peut — et doit — être progressive, réaliste, et respectueuse de votre énergie. Fixez des étapes, même petites, et accordez-vous des temps de pause et d’ajustement. Ce n’est pas reculer, c’est tenir sur la durée.
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